diverses,
de denrées alimentaires et de tabac, de « réquisitions » de
gré ou de force, d'autocars, de camions, d'automobiles
et de motocyclettes... ; de multiplication du nombre des attentats
et actes de sabotage sur les voies ferrées, les lignes
téléphoniques et électriques... De véritables
combats on lieu. Certains se terminent mal : à SaintÅ]Lys
(12 juin), à Meilhan dans le Gers, près de l'IsleÅ]enÅ]Dodon
(7 juillet). Quelques maquis sont mal armés et se sont
formés imprudemment, en des lieux difficiles à défendre.
Mais d'autres se révèlent capables de résister
aux attaques allemandes (combats de Campells/Aspet et de
Labaderque) et représentent, tels les maquis de Cazères
et de Rieumes, un danger constant pour les forces ennemies.
Réplique allemande : la Terreur. Arrestations, exécutions,
déportations. Mais aussi véritables massacres.
Dans le sud du département notamment, à Marsoulas
et dans toute la vallée du Salat. Dans la seule journée
du 10 juin, une unité de la division 5.5. « Das
Reich » Å] celle qui « s'illustrera » lors des
massacres de Tulle et d'OradourÅ]surÅ]Glane Å] est à l'origine
de l'exécution de 12 enfants, 6 femmes, 9 hommes à Marsoulas.
Mais ce n'est pas tout. C'est Roland Dorgelès qui écrit
: « Une colonne de 5.5. pour terroriser un canton,
ce n'était pourtant pas suffisant. A la même heure,
d'autres camions avaient pénétré dans Mazères
et Salies. Dans le premier de ces bourgs, les Allemands se contentèrent
d'abord de fouiller les maisons, pour s'assurer que des jeunes
gens n'y étaient pas cachés. Les habitants, qui
ignoraient encore le massacre de Marsoulas, crurent que tout
allait se borner à des perquisitions et ne s'alarmèrent
pas trop. Mais comme ils reprenaient leurs occupations,
un coup de feu se fit entendre, lâché par l'un de
ces sauvages, et subitement, tout changea. Les brutes déchaînées, épaulant
leurs armes, se mirent à tirer dans toutes les directions,
brisant les devantures, mitraillant les façades.
Feu sur les gens aux fenêtres, feu sur ceux qui se sauvent... » (« Vacances
Forcées », Albin Michel).
C'est le débarquement allié en Provence le 15
août 1944 qui précipite les événements.
Craignant d'être pris en tenaille en restant plus longtemps
dans le sudÅ]ouest, les Allemands accélèrent leur
retraite. Le département est libéré le 20
août. De pourchassés, les Résistants deviennent
des pourchasseurs. Mais c'est seulement à Toulouse qu'a
lieu un embryon d'insurrection avec formation de barricades et
quelques combats de rue. Craignant un retour en force des Allemands,
le chef régional F.F.I., Ravanel, a appelé en renfort
des unités des départements voisins (Lot, Gers,
TarnÅ]etÅ]Garonne). Il transforme la ville en sorte de « hérisson » qui
oblige les convois ennemis, pour l'éviter, à emprunter
des itinéraires détournés où ils
s'exposent à des attaques de la Résistance (combat
de Rimont en Ariège des 21 et 22 août).
|